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Passepoils
Pour parfaire une veste ou un pantalon, rien de mieux qu'un passepoil. Cette petite bande de tissu est utilisée pour former un liseré sur les bordures d'un vêtement ou même sur celles d'une pièce de couture pour l'ameublement intérieur, leur apportant du relief.
Si l'on regarde en arrière, les premières mentions du passepoil sont associées au langage militaire, plus particulièrement aux uniformes. "Sorte d'ourlet en drap dont on borde diverses parties de l'uniforme ou qu'on applique sur certaines de ses coutures. La nuance des passepoils tranche le plus souvent sur le fond, et ils constituent ainsi un attribut distinctif" précisait le Larousse au tout début du vingtième siècle. Ainsi, le passepoil était perçu à l'époque comme un ornement pour les officiels, un signe distinctif qui ressemble à peu de chose près à ce qu'on appelle aujourd'hui la ganse. Toutefois, on retrouvait déjà cette idée d'apport d'une couleur secondaire pour rehausser les contours d'un vêtement, du col ou des poches en particulier. La définition la plus récente du même ouvrage rappelle cette fonction majeure en employant les termes "souligner", ou "liseré" et "ourlet" que l'on applique sur des coutures. Mais désormais on ne parle plus uniquement de vêtements, mais aussi de sac, de siège, de couvre-lit ou même des bords de coussin. Le passepoil est effectivement devenu monnaie courante dans le domaine de l'ameublement intérieur.
Plus concrètement, on définit le passepoil comme une bande de tissu ou de cuir qui est prise dans une couture et qui forme un bourrelet pouvant être plat ou rond s'il est embourré d'un cordon comme on peut le voir plus souvent en tapisserie sur des fauteuils. On le retrouve à différents endroits et pour différentes raisons purement esthétiques ou alors pratiques. Le passepoil permet notamment de faire la transition entre deux tissus d'une même pièce en cachant la couture, et pour lui donner du relief tout en y injectant une touche de fantaisie. Il existe effectivement un nombre infini de passepoils en mercerie, à la manière des biais de couture. Le passepoil est aussi utilisé pour donner des arrondis parfaits à des tissus récalcitrants et en renfort sur les poches des vestes ou des pantalons. Ce qui évite de craquer prématurément les coutures !
Il est tout à fait possible de réaliser un passepoil par vous-même. Mais, comme le biais de couture, les différents modèles de passepoil abondent dans les merceries. Ils sont généralement fabriqués en coton - tissu solide -, larges de 3 mm pour le liseré et de 7 mm pour la partie plate, et vendus à la coupe (25 cm en moyenne). Une fois la bande de tissu entre les mains, l'opération de couture est loin d'être évidente et nécessite le recours à un pied presseur. Il en existe deux types pour ce qui nous intéresse : le pied passepoil et le pied à fermeture éclair. Bien que le passepoil relie deux tissus, il est préférable de le coudre sur un seul d'entre eux pour commencer. Ensuite, épinglez ledit tissu, l'endroit face à l'endroit, et le passepoil se retrouve comme pris en sandwich. Il faut donc piquer sans voir le passepoil. Puis, il faut assembler les deux tissus bord contre bord et réaliser la seconde couture qui pique au bord de la cordelette. Celle-ci doit repasser sur la première, si la phase numéro un a été correctement exécutée.
En réussissant la couture en ligne droite, vous vous assurez de réussir celle en courbe puisque la souplesse naturelle du ruban du passepoil doit pouvoir s'adapter aux bords de votre tissu. Enfin, sachez que pour une couture en angle, il est possible d'utiliser la même technique. Mais il convient parallèlement de fabriquer deux entailles dans le ruban du passepoil au niveau de l'angle afin qu'il se positionne correctement. Et le tour est joué !