- Le lin est produit localement : c’est-à-dire, car tout est relatif, que la majorité de la production mondiale se fait en France, en Belgique et aux Pays Bas. La Picardie, le Nord, la Bretagne et l’Anjou représentent environ 50% de la production mondiale totale. Donc, le lien permet le maintien des emplois au cœur des territoires ruraux.
- La culture du lin nécessite très peu d’engrais et de pesticides. Pour situer, sa culture consomme environ 5 fois moins de produits dits intrants que le coton (non bio).
- Le lin, même s’il a besoin d’un climat humide, n’a pas besoin d’irrigation. De plus, sa transformation en fibres résulte d’un procédé mécanique. Autrement dit, la consommation en eau est quasi nulle.
- Tous les sous-produits du lin sont utilisés. Pulpe, graines ou huile, dans le lin c’est un peu comme dans le cochon, tout est bon, ce qui optimise les utilisations et ne crée quasiment pas de déchets.
Ce qui fait donc un certain nombre de raisons qui justifient la réputation du lin, n’est-ce pas ?
LE LIN, C’EST BON.
Gastronomie mise à part, le lin c’est bon pour la peau. Tissu anti-allergique et anti-bactérien, c’est un très bon choix pour les peaux sensibles.
C’est bon aussi pour réguler la chaleur du corps. D’où son utilisation en été et dans les pays chauds. Mais saviez-vous qu’en hiver, il tient également plus chaud que le polyester ? Le pourquoi du comment expliqué ici.
On dit qu’il favorise également le sommeil, qu’il aide l’organisme à se défendre contre le stress oxydant, et qu’il favorise une bonne récupération après l’effort.
OUI, MAIS LE LIN C’EST RÊCHE
Un peu, oui, faut pas se mentir. Ceci dit, les draps de Mamie en lin qui gratte ont fait long feu. Aujourd’hui, les fabricants lavent le lin à 90ºC, ce qui le rend plus souple. Il peut par ailleurs être mélangé (avec du coton par exemple, pour rester nature) et traité pour assouplir la fibre, et il devient de plus en plus doux au fil des lavages. Il perd donc sa rigidité au profit d’une belle patine, sans perde sa résistance ni ses propriétés.
Et puis, qualité non négligeable, le lin ne peluche pas, grâce à ses fibres longues. Plus le lin est lavé, mieux il vieillit. Longue durée = consommation responsable. Et ça, au lieu de gratouiller la conscience, ça la flatte et c’est bon pour le teint.
LE LIN, C’EST TECHNIQUE
Sans rentrer dans les détails de niveau microscopique, disons simplement que les propriétés thermorégulatrices du lin sont dues à sa fibre creuse. Pour donner une idée, cela agit un peu comme un double vitrage, créant une très fine couche d’air faisant office d’isolation : le lin laisse à la fois la peau respirer en été, et protège en hiver.
Cela dépend aussi de la qualité du tissage : un tissage aéré laisse plus facilement la peau respirer, alors que plus serré, il retient plus facilement la chaleur émise par le corps en hiver.
C’est également une fibre très absorbante, c’est pourquoi, en plus de ses propriétés rafraîchissantes, c’est le tissu préféré de ceux qui voyagent vers des pays chauds.
Pour ces mêmes raisons, les draps en lin sont idéaux pour chaque saison : effet rafraîchissant en été et effet de réchauffement rapide en hiver.
Niveau ameublement et linge de maison, les tissus en lin peuvent s’utiliser dans toutes les pièces : autant dans des endroits humides comme la salle de bain, qu’à l’extérieur pour décorer la terrasse – coussins, nappes et housses de fauteuil.
Dans tous les cas, le grammage peut être une bonne indication selon vos besoins. Le poids standard se situe autour de 300g par mètre de tissu (la mesure de la laize étant prise en compte). C’est le grammage passe-partout, car il permet de ne pas avoir trop chaud en été, ou trop froid en hiver. Plus le tissu sera léger, plus il se froissera. Plus il est lourd, moins il se froisse sous l’effet de son propre poids.
Si tout cela ne vous convainc pas, dernièrement la tendance est à mettre de l’eau dans son vin, pardon, d’autres fibres dans le lin. Traitements spéciaux et mélanges avec des fibres de coton, élasthanne, viscose, polyester ou laine, permettent de combiner les propriétés de chaque fibre employée tout en minimisant les inconvénients.
LE LIN, ÇA SERT À PRESQUE TOUT
Les domaines d’application du lin se retrouvent dans beaucoup de secteurs. 90% de la production européenne est destinée au secteur textile, soit 60% dans l’habillement, 15% dans le linge de maison et 15% dans l’ameublement et l’art de vivre.
Et les 10% restant ? Vous ne devinerez jamais…
- La pulpe : elle sert à fabriquer du papier dont, véridique, des billets de banque, du papier normal ou du papier à cigarette
- Les graines : l’alimentation, ça c’est déjà moins un scoop, mais aussi des bouillotes à effet thérapeutique
- L’huile : la protection des meubles de jardin en bois, on le savait aussi, mais également dans la cosmétique, la peinture, les encres à imprimer, le mastic de vitrier
- Les fibres : à part le textile donc, on retrouve le lin dans les sacs postaux, les encadrements de fenêtre, les casques de VTT, les raquettes de tennis, les rétroviseurs de voiture et courroies de transmission, les tuyaux d’incendie enroulables, et dans le secteur de l’éco construction en général, grâce à ses propriétés thermiques isolantes ainsi qu’acoustiques.
Pourtant, malgré ses nombreuses propriétés, le lin représente moins de 1% des fibres textiles consommées dans le monde. La principale raison est le prix : fortement soumis aux aléas climatiques (une tempête à la mauvaise saison peut ravager des cultures entières), le prix peut varier drastiquement selon l’année, c’est pourquoi il est régularisé sur une moyenne relativement haute.
Par ailleurs, sa récolte et sa transformation sont des tâches mécaniques, c’est-à-dire que l’économie réalisée en terme de produits chimiques est annulée par le temps nécessaire aux opérations de transformation (le rouissage et le teillage ; pour en savoir plus, vous pouvez aller consulter cette page)
Enfin, raison non avouée mais non négligeable, le fait qu’il se froisse invariablement représente le principal inconvénient du lin. Qui n’a pas hésité devant un vêtement en lin, en imaginant tout ce repassage pour un résultat qui ne durera que 30 secondes ? Être impeccable est une pression sociale indéniable, d’où ce fameux « le lin se froisse avec élégance », en réalité tiré d’un slogan publicitaire des années 80 destiné à redorer le blason de ce tissu (je n’ai malheureusement pas réussi à trouver l’original de cette publicité, comme quoi internet a ses limites).
C’est intéressant, n’est-ce pas ? Voilà, vous en savez déjà pas mal sur le lin, il ne reste plus qu’à faire place à votre imagination pour donner vie au lin !